mercredi 25 novembre 2020

KERGARS, un lieu noble

 

HENNEBONT ... une mémoire des lieux

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Avant la réforme territoriale de 1791, suscitée par Mirabeau, certains lieux-dits hennebontais étaient situés autrefois sur la commune de Kervignac. Dans un dernier ouvrage qu'il vient de publier, Jacques Guilchet, ancien bibliothécaire et archiviste de la ville, en dresse une liste et en raconte pour chacun la passionnante histoire. 

Aujourd'hui, un résumé à découvrir : KERGARS

 

Le lieu noble de Kergars pose le problème de sa localisation. La paroisse de Kervignac s’étend jusqu’aux abords de la ville d’Hennebont, avec notamment entre elle et Kergars, le lieu de Kerihouais sis en Kervignac. Comment Kergars se trouve-t-il sur la paroisse de Saint Gilles des Champs en 1444 ?  Le Comte de Laigue situe Kerangal (kergard ?) dans les exempts de fouages « hors la ville et faubourg d’Hennebont ». 

 

Situation de Kergars

 

Il précise que c’est un métayer de Henry Le Parisy, Guyon Le Calvez, qui y demeure. En 1448, il reprend : « le manoir de Kerangal (Kergard) que l’on dit être noble à messire Henry Le Parisy ». En 1477, la famille Le Mézec dont on connaît les attaches avec le Quimpéro et Kergars figure à la montre du 21 avril. Un aveu du 18 septembre 1490 est rendu par François Le Mézec à noble écuyer Henry Le Parisy. Un aveu du 15 octobre 1405 par Henry Le Parisy fait déjà état de rentes en la paroisse Saint Gilles.

[ … ] Dans un article des Cahiers d’Histoire du Vieil Hennebont (n°1-2012) nous avons un bel aperçu du passage à Kergars d’un capitaine de la Compagnie des Indes, savant hydrographe, cartographe et astronome au XVIIIe siècle, Jean-Baptiste Denis d’Après sieur de Mannevillette, né au Havre en 1707, marié à Lorient en 1732 et auteur du Neptune Oriental, un ouvrage monumental, recueil de cartes marines qui servait de routier pour la plupart des navigateurs d l’époque.

 

M. de Mannevillette
 

D’après de Mannevillette y séjournera dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, y fera l’observation d’une éclipse de soleil le 1er avril 1764 et d’un passage de Vénus le 3 juin 1769 […] Il meurt à Lorient en 1780.

A cette même période, un autre personnage retient aussi notre attention. Il s’agit d’une nièce de Mr de Begasson : Bonne de Kerboudel de la Courpéan, marquise de Perrien. Joseph de Begasson, le père de cette épistolière avait une propriété à Saint Domingue qui avait été incendiée. Quelques lettres de madame de Perrien à son oncle ont été conservées et ont fait l’objet d’une publication en 1932 par Alfred Gernoux.

[…] Les enfants du Comte de Begasson étaient en pension au couvent des Ursulines (actuel Saint Hervé) en face du château de Kergars. Le 3 avril 1771, Bonne de Kerboudel écrit à son oncle « Vos enfants se portent bien. J’allai hier les voir aux  Ursulines, elles dineront avec moi vendredi. Pour Dieu, mon cher oncle, songez à elles, elles se désolent dans ce couvent, le plus détestable de tous les couvents » […]

Il mourut en 1798 laissant comme héritières ses filles Mmes de Langle et Julie Verdier de Genouillac, dame du Rosc, dont la fille Camille Augustine avait épousé Charles Adolphe Jacquelot du Boisrouvray […] et une autre fille Marie Louise avait convolé en justes noces à Concoret en 1816 avec René Auguste Le Bel de Penguilly. Kergars restera dans la famille Le Bel de Penguilly jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.

 

Manoir de Kergars
  

Petite propriété d’une dizaine d’hectares, Kergars comprend le manoir et les bâtiments d’exploitation. En 1836, il est habité par Claude Billotte, chef de bataillon en retraite, son fils Jean et sa fille Mathurine […] La base de données « Mérimée » du Ministère de la culture nous indique que le manoir fait partie de l’inventaire général du patrimoine culturel, que son époque de construction se situe à partir du XVIIe siècle, remanié au XIXe siècle et que son élévation est en travées avec un étage carré et des combles. Le gros œuvre est en granite couvert d’enduit, le toit est à longs pans coupés et en ardoise […]

(d’après Jacques Guilchet, de Kervignac à Hennebont, novembre 2020)

 


 

 

 

 

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