dimanche 1 juin 2025

LIBÉRATION D'HENNEBONT (1/3)


 









 

 

80e ANNIVERSAIRE (1944-2024)

La journée du 7 août 1944

Après le débarquement du 6 Juin 1944  en Normandie et après avoir libéré Rennes puis Vannes, les américains ont fixé un nouvel objectif : Lorient

La route pour y arriver passe par Hennebont. Pour guider les américains, Raymond Vigouroux, alias commandant « Hervé », chef du 1er bataillon F.F.I., grimpé dans un camion blindé, est en tête du peloton de reconnaissance qui quitte Vannes en compagnie du lieutenant américain Harris, de 5 soldats américains et d’un hollandais. Ils sont armés d’une mitrailleuse lourde et chacun a sa carabine. Les blindés de la « 4th Armored Division » du général Wood suivent …!

Le commandant « Hervé » raconte :

« Le 7 août, à 5 heures les blindés démarrent. Nous comptons arriver à 21 heures à Lorient. La 1ère partie du voyage est monotone…Il faut arriver tout près d’Auray pour rencontrer la 1ère résistance. Deux allemands, armés d’un fusil mitrailleur sont tapis, bien cachés dans le fossé gauche à l’embranchement de la route du Bono… La partie de chasse est commencée…Nous continuons. Les ponts d’Auray n’ont pas été minés. Ils sont intacts, grosse faute de la part de l’ennemi. A 1km de la ville, les boches paraissent nombreux… quelques armes automatiques et un canon anti-char essaient de nous arrêter. Ils sont vite muselés.  La colonne s’arrête pendant près d’une demi-heure. Sur le seuil de leurs portes les gens nous acclament, nous offrent des fleurs et des bouteilles de vin. Enfin le feu cesse et nous repartons…Ainsi nous traversons les villages de Landévant et de Brandérion… A quelques kilomètres d’Hennebont, une cinquantaine de chevaux tout harnachés paissent en liberté dans un champ… Enfin on arrive à Hennebont !

Ont-ils fait sauter les ponts ?

Non ! Disent les braves gens.

Près de l’église, je préviens le lieutenant américain que nous sommes à 100 mètres des ponts.

Good ! Me répond-t-il.

La colonne descend la place pavée dans un vacarme infernal. Elle s’engage vers le port. Des gens sont à leur fenêtre… Enfin nous pensons que nous allons passer et Lorient est à nous !

Notre camion arrive à 30 mètres des ponts. Nous débouchons, mais nous sommes accueillis par une bordée de coups de canons et les balles des mitrailleuses. L’ennemi est en face, près de l’école dominant la rive droite du Blavet. Les balles sifflent à nos oreilles, claquent contre le blindage. Notre mitrailleuse répond, mais nous sommes obligés, au bout de quelques minutes de nous cacher tous au fond du camion. Les pièces pleuvent sur nous de tous les côtés, les obus tapant dans les maisons. Les allemands sont vraiment maladroits. Le chauffeur fait une marche arrière et nous nous trouvons dans l’angle mort… Nous apprenons alors que les ponts d’Hennebont ont sauté devant nous. Le bruit du canon et des mitrailleuses était si fort que nous ne nous en sommes pas aperçus …»

La route vers Lorient est coupée ! Un autre chemin par Lochrist est choisi. Il est à peu près 10h et la destruction d’Hennebont commence ! 

(à suivre)


 

  

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