dimanche 1 juin 2025

 LIBERATION D'HENNEBONT (3/3)


  
  
MASSACRES ET EXACTIONS

Après s’être repliée vers Lorient, l’armée allemande, avec ses supplétifs « Cosaques » ou « Russes blancs » va faire subir aux habitants de la rive droite  la vengeance d’une armée en déroute. Les évènements qui vont suivre seront tragiques !

Déjà, le dimanche 6 août 1944, dans le secteur de KERPOTENCE, des unités de la Wehrmacht qui battaient en retraite, fusillent cinq jeunes gens qui revenaient de Languidic où l’arrivée des premières troupes américaines s’était rapidement propagée dans la population hennebontaise. Ils étaient allés à leur rencontre mais à leur retour ils croisent une patrouille allemande qui les arrête. Un des civils était porteur de quelques balles de fusil  et les quatre autres, pour leur malheur, avaient  dans leurs poches quelques cigarettes américaines. Ils sont fusillés tous les cinq et payeront de leur vie d’avoir peut-être voulu fêter trop tôt la libération.

Le jour suivant, 7 août, les ponts ayant sauté, les habitants de la rive droite se retrouvent isolés, sans pouvoir fuir, à la merci des soldats allemands ou ukrainiens qui vont commettre de nombreuses exactions.

Ce jour là, à MAISON-ROUGE, KERROCH, SAINT-CARADEC et au MANIC, une vingtaine de civils sont abattus, tués par des grenades lancées dans des abris ou exécutés sommairement.

Le 8 août, à la VIEILLE-VILLE, quatre civils réfugiés dans la maison de la famille Desjacques qui servait d’abri aux habitants du quartier sont abattus à la mitraillette.

A la CROIX-VERTE, alors qu’il sortait de son abri, vers 20 heures, un homme est tué de trois balles de révolver tirées à bout-portant par un soldat allemand.

Le 9 août 1944, un homme et ses deux fils sont réquisitionnés au village de KERROCH par les allemands pour déplacer un affut de canon à SAINT-NUDEC, en Lanester. Ils sont  massacrés arrivés à destination avant d’être fusillés. Leurs corps seront abandonnés dans un fossé.

Le 11 août 1944, plusieurs centaines de soldats allemands investissent le village de LA VILLENEUVE, et tentent d’encercler une cinquantaine de résistants qui s’y trouvent mais qui, avertis à temps, se sont déjà enfuis, laissant derrière eux des civils sans défense. En représailles les allemands exécutent huit civils qui n’ont pu s’enfuir. Leurs corps sont jetés dans le brasier de leurs fermes incendiées. Au PARCO, une femme est tuée par l’explosion d’une grenade. Au village de STANG-ER-GAT, en regagnant leurs positions, les soldats allemands tuent froidement un jeune garçon de 15 ans qui les regarde passer.

Parmi tous ces drames et massacres, celui de LA VILLENEUVE, dans le contexte où il a été perpétué, reste celui qui marque le plus la mémoire collective hennebontaise.

Selon ce qu’écrit Virginie Magueres dans son ouvrage  « Hennebont pendant le seconde guerre mondiale », ce sont 39 civils et 4 F.F.I. qui seront froidement abattus par les soldats de la Wehrmacht sur le territoire d’Hennebont entre le 6 et le 11 août 1944, mais ce n’est qu’une partie du bilan de ces journées de la libération qui s’élève à plus d’une centaine de morts.

 

 

 

 

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